Le surprenant pouvoir caché de l’éthique en investissement

“L’investissement est une activité qui exige de voir au-delà du profit immédiat. Les entreprises éthiques, honnêtes et justes se construisent des bases solides qui, en fin de compte, se traduisent par des gains financiers”.

– John Templeton

Le 31 janvier 1968, alors que pour les américains, la guerre du Vietnam semble toucher à sa fin… 

Les Viêt Công (FNL) et l’armée populaire vietnamienne (APVN) lancent une immense attaque surprise pour reprendre le pays.

L’offensive du Têt vient de commencer. 

À l’aube, ce sont plus de 100 000 soldats qui se ruent sur les positions américaines et sud vietnamiennes. 

Villes, villages, bases militaires et même l’ambassade américaine à Saïgon sont frappés par un raz de marée humain.

Sous le choc, les défenseurs s’organisent tant bien que mal dans le chaos ambiant pour repousser les assaillants. 

Et après plusieurs mois de combats acharnés, parviennent enfin à briser l’offensive.

Mais même s’ils sont victorieux, le bilan humain est catastrophique : 

Plus de 50 000 attaquants ont été tués au prix de la vie de près de 4 000 soldats américains et 5 000 soldats sud vietnamiens.

(Sans compter les pertes civiles qui s’élèveraient à plus de 14 000 morts).

Et si sur le plan militaire cette offensive est un échec… 

Elle marque un tournant décisif dans la guerre en atteignant son but stratégique ultime : 

Déstabiliser l’opinion public américain. 

Alors que le gouvernement américain vendait cette guerre comme terminée, cette boucherie a fait prendre conscience que c’était faux. 

Et dans les jours qui suivirent, des hordes d’étudiants et de manifestants descendent dans les rues pour protester. 

Ils vont même jusqu’à appeler au boycott d’entreprises soutenant la guerre avec leurs produits ou infrastructures. Comme certaines entreprises technologiques et de transports. 

Personne n’échappe à leur colère, pas même le géant IBM, qui fournissait du matériel information au gouvernement. 

Mais plus important encore, et sans le savoir, ces manifestants venaient de poser les fondations d’un mouvement très puissant : 

Celui de l’investissement éthique. 

Le fait d’acheter des produits ou d’investir dans des entreprises qui respectent une certaine éthique comme : 

• Le respect de normes environnementales strictes ; 
• Celles qui ne produisent pas de produits qui peuvent poser un dilemme éthique comme l’alcool, le tabac, la drogue, les armes, etc. ;
• L’application de normes de travail qui bannissent le travail des enfants ou l’exploitation humaine.

Certains labels sont tellement stricts, qu’ils imposent aux entreprises jusqu’à 37 critères à respecter.

(Le label le plus connu et le plus présent dans les indices boursiers est le label ISR pour “investissement socialement responsable” ou SRI en anglais).

La sélection est d’ailleurs tellement rude que seule une fraction des entreprises composant les indices peuvent y entrer : 

Pour le MSCI Europe qui regroupe plus de 415 entreprises, sa contrepartie “éthique”, le MSCI Europe SRI n’est composé que de 101 entreprises. (Soit près de 75% qui sont passées à la trappe !)

Même chose pour le MSCI WORLD composé de plus de 1 500 entreprises. Le MSCI WORLD SRI, sa version éthique, ne contient de 398 entreprises !

Et si, quand je dis ça, certains pensent que : 

“C’est bien beau tout ça, mais on va pas investir dans des entreprises qui font des jeans en poils de chats recyclés s’il n’y a rien à y gagner…”

Je comprends le sentiment 😅.

Mais au contraire… 

Ce sont les entreprises labellisées éthiques qui performent MIEUX que les autres.

Compare le MSCI Europe avec le MSCI Europe SRI :